Toi aussi, tu emporte ton instrument partout avec toi ?
Parlons un peu de psychologie, aujourd’hui.
Tu vas me dire si, pour toi, c’est la même chose.
L’harmonica sous les drapeaux
J’ai passé 14 mois sous les drapeaux, pendant mon Service Militaire.
Les 10 premiers mois, je n’ai pas joué d’harmonica du tout.
Mais alors que j’étais en Bosnie-Herzégovine, pendant la guerre - je m’étais porté volontaire - la pratique de la musique a commencé à me manquer.
Alors, j’ai acheté une flûte croate et je me suis amusé à trouver les notes et à jouer des morceaux dessus :
- une chanson de dixieland
- des chansons des Beatles
- …
Bref, tout ce que je savais déjà jouer à la flûte (j’ai commencé la musique par cet instrument).
C’était pratique, d’emporter cette flûte avec moi.
A force d’en jouer, un gradé m’a proposé de le rejoindre pour une émission de radio.
Radio IFOR
IFOR Radio - Balkanski Rok (en serbo-croate)
IFOR Radio - The Rock Of The Balkans (en anglais)
Radio IFOR - Le Rock Des Balkans (en français)
Cette radio diffusait de la musique américaine à longueur de journée.
Le jeudi soir était consacré à la chanson française.
Je me rappelle qu’un gradé avait chanté a cappella “Michelle” des Beatles, alors que seul le refrain est en français.
Mais ce soir-là, c’était le répertoire de Johnny Hallyday, qui était à l’honneur.
L’un de mes supérieurs, m’ayant entendu jouer de la musique, m’a proposé de faire l’émission avec eux, alors que je ne chantais pas, je me contentais de jouer de la musique.
Mais comme l’émission était réservée aux Français, j’ai pu y participer.
Ainsi, j’ai joué des morceaux à la flûte croate, entre 2 chansons de Johnny.
Avoir un instrument partout avec soi, c’est fédérateur
Au cours de l’émssion sur Radio IFOR, je savais que je jouais pour 600.000 personnes, j’avais un peu le trac.
Un peu.
Mais c’était quand même une belle expérience.
Et surtout, après l’émission, nous avons chanté et joué de la musique tous ensemble, entre gradés professionnels et moi-même, jeune gradé (je venais de passer Caporal).
Je me rappelle aussi une soirée avec un adjudant guitariste, qui avait un recueil de chansons françaises avec lui.
Nous avons passé la nuit à chanter, sous une grande tente.
C’était vraiment sympa.
Comme le dit un de mes anciens élèves, c’est “la vraie vie”.
Emporter un instrument avec soi et en jouer devant les autres, c’est fédérateur : les gens se regroupent autour de toi, spontanément.
C’est le meilleur moyen de passer une bonne soirée.
Emporte ton instrument, même si tu n’en joues pas…
L’amour que l’on ressent pour son instrument de musique, c’est un peu comme aimer une femme (ou un homme ou un animal).
On aime se retrouver avec lui, même si on ne lui parle pas (là, je parle de la femme, de l’homme ou de l’animal).
Quand j’ai mon harmonica avec moi, je me sens libre.
Cela peut paraître étonnant, mais je sais que je suis libre de jouer la musique qui me passe par la tête.
Et ça me rend heureux.
Même si je n’ai pas l’occasion d’en jouer.
En emportant partout ton petit instrument avec toi, ton petit compagnon de voyage, tu vas te sentir harmoniciste.
Et ça va t’aider à progresser.
Oui : ça va t’aider à progresser, parce que tu vas avoir envie de le sortir souvent et d’en jouer.
Ta motivation ne faiblira jamais.
C’est le meilleur cadeau que tu puisses te faire.