L’octave

Octave… Si je prononce ton nom…

Oui, si je prononce le mot OCTAVE, à quoi cela vous fait immédiatement penser ? Il y a de nombreuses possibilités… Déjà, pensez-vous au nom commun ou au nom propre ?

Si c’est au nom propre que vous pensez, peut-être vous vient-il l’histoire de ce martyr chrétien canonisé qu’était Saint Octave, mort à Turin (Italie) à la fin du IIIème siècle après Jésus Christ… Saint Octave de Turin fut massacré à cause de sa foi chrétienne. Paix à son âme…

Il commence fort, cet article…

Pour rester dans le morbide – après on change de sujet, promis ? – on peut penser à Octave de Ségur, un militaire français qui, en 1818, s’est suicidé en se jetant du Pont Royal de Paris après s’être ligoté lui-même les mains, car il ne supportait pas les infidélités de sa femme.

Bon, stop ! On change de sujet, s’il vous plaît, c’est trop morbide…

Connaissez-vous Octave de Rochebrune ? De son vrai nom  Etienne-Octave de Guillaume de Rochebrune, c’était un aquafortiste fontenaisien du XIXème siècle. Alors, pour ceux qui ne connaissent pas les Pays de la Loire, un Fontenaisien est un habitant de Fontenay-Le-Comte, en Vendée. Et un aquafortiste, c’est un graveur qui utilise l’eau-forte, un procédé de gravure sur métal. L’idée est d’utiliser un acide chimique, le perchlorure de fer, qui mord le métal. A la base, l’artiste dessine son chef-d’œuvre à la pointe métallique sur une plaque, elle aussi métallique, qui est ensuite plongée dans un bain d’acide ; l’acide mord les zones laissées à découvert et laissent intactes les parties protégées. L’estampe que l’on obtient par ce procédé est nettoyée puis encrée et mise sous presse. (source : Wikipédia)

L’octave est aussi un nom commun.

Là, je vois les sportifs pointer le bout de leur nez… Ou plutôt le bout de leur épée ! Oui, car l’octave en escrime est caractérisé par la position de la main en supination (comme lorsqu’un homme fait gonfler ses biceps).

Ce n’était pas censé être un article sur la musique, à la base ?

Ah, vous avez pensé tout de suite à l’octave en musique ? Bravo, félicitations ! Alors, c’est quoi, exactement, un octave ? Tout d’abord, petite correction : on dit une octave. Le mot octave est masculin quand il désigne un prénom, féminin quand il désigne un nom commun.

L’octave en musique

L'octave en musique

La gamme de do M sur deux octaves complètes

Regardez bien l’image ci-contre : vous verrez que j’ai coloré les têtes des notes de musique. Nous allons compter ensemble combien de notes séparent deux notes de même couleur. Partons de la note rouge, tout en bas de la portée. On compte « une » à partir de cette note. « Deux » pour la note orange, « trois » pour la note jaune et ainsi de suite… Quand on tombe sur la deuxième note rouge, nous en sommes à « huit », n’est-ce pas ?

Comment dit-on « huit », en latin ? Octo ! Avez-vous saisi ?

Une octave, étymologiquement, c’est un intervalle qui comprend huit notes. Mais qu’est-ce que cet intervalle de huit notes a donc d’intéressant ?

Pour cela, demandons son avis à un ingénieur…

— Monsieur l’Ingénieur, pouvez-vous me dire ce qu’est une octave ?

— Eh bien, c’est très simple : c’est un intervalle qui sépare deux sons dont l’un est émis à une fréquence double de l’autre.

— Merci de votre définition, Monsieur l’Ingénieur…

C’est bon ? Besoin d’un peu plus d’explications ? Okay, pas de souci, je vous fais ça…

La fréquence d’un son

Tout d’abord, avant d’aborder la fréquence d’un son, évoquons ce qu’est un son, fondamentalement. « Quand un arbre tombe et que personne n’est là pour l’entendre tomber, est-ce qu’il fait du bruit ? » La réponse est-elle si évidente ? Sûr ? Vous seriez tenté de répondre : « Oui, bien évidemment. Seulement, le bruit n’est pas perçu, il se perd dans l’univers ». Eh bien, je vais vous étonner : le « bruit », comme le son musical, n’est qu’une interprétation physiologique ! En fait, quand un arbre tombe, il fait vibrer l’air autour de lui et c’est cette vibration de l’air que les animaux – donc les êtres humains aussi – interprètent comme un son. Le son, physiquement, n’existe pas : ce n’est qu’une vibration de l’air.

Ce que l’on appelle « fréquence d’un son », c’est sa vitesse de vibration : 1 vibration par seconde, c’est 1 Hz (Hertz). Le « la » que l’on entend quand on décroche son téléphone, également celui du diapason, vibre 440 fois par seconde. Il a donc une fréquence de 440 Hz.

Revenons à présent aux octaves…

La vibration double d’une octave

Si nous jouons le « la » du diapason sur un instrument de musique et que l’on joue ensuite le « la » suivant, situé à huit notes du premier « la » (les notes violettes sur l’image) et que l’on mesure la fréquence de chaque note, nous allons trouver 440 Hz pour le « la » du diapason, 880 Hz pour le « la » situé à l’octave supérieure.

Bien, mais quel intérêt pour les musiciens ?

Deux sons qui vont très bien ensemble

Les sons qui sont séparés d’une octave ont la particularité de sonner parfaitement ensemble. Et c’est une remarque universelle : quel que soit le style de musique joué, quels que soient les instruments sur lesquels on joue ces notes, elles sonneront parfaitement bien ensemble, c’est indéniable. Pour vous en convaincre, jouez en même temps en 1 soufflé et en 4 soufflé sans souffler en 2 ni en 3.

Hein ? Souffler en 1 et en 4, sans souffler en 2 ni en 3 ? Ce n’est pas possible, ça…

Eh si, c’est possible ! Grâce à une technique que l’on nomme l’octave-split.

L’octave-split à l’harmonica

Connaissez-vous ce dessert que l’on nomme banana split ? A la base, il s’agit d’une banane fendue en deux. Split, en anglais, c’est diviser. Eh bien, sur notre harmonica, nous pouvons diviser l’octave en deux parties : par exemple, un do à gauche, un autre à droite. Le 1+ (1 soufflé) à gauche, le 1 (1 aspiré) à droite. Mais pour jouer ces deux notes sans jouer en 2+ et 3+, il faut s’aider de la langue.

Je pourrais vous faire un long texte d’explication pour vous expliquer comment ça fonctionne, mais rien ne vaut un petit cours en vidéo…

En fait, plutôt qu’une simple vidéo où je vous montrerais seulement la technique pour jouer cet effet, je vous ai fait une mini-formation en 5 modules. Voici le programme :

  1. module 1 : je vous montre la technique de l’octave-split et les exercices que vous devez pratiquer pour y parvenir sans difficulté ;
  2. module 2 : je vous donne des exemples de son utilisation dans les morceaux ;
  3. module 3 : je vous montre le « fake octave-split », une technique propre à l’harmonica blues, et son application dans un morceau ;
  4. module 4 : je vous montre ensuite le « tongue-slap », une technique d’attaque de notes particulièrement percutant ainsi que les exercices pour travailler cet effet ;
  5. module 5 : je vous donne des exemples d’utilisation du tongue-slap dans les morceaux.

L’octave-split do-do est noté (1-4)+ et le tongue-slap do-do est noté s(1-4)+ ; un exemple d’utilisation de ces effets dans un morceau ? Regardez cette vidéo, dans laquelle je reprends Ob-La-Di Ob-La-Da des Beatles en version reggae :

[videoframes src= »https://www.youtube.com/watch?v=1g4Mdgg-nNg » skin= »37″ headline_color= »#000000″ headline_size= »22″]
2019-09-28T02:47:51+02:00
  • Bonjour Maurice,

    En gros, vous me demandez s’il est possible de créer un cours pour réussir à jouer ce morceau. Pourquoi pas ? Le mieux serait d’en parler ensemble. Je vous envoie un message à ce sujet.

  • vansantberghe dit :

    Bonjour BERTRAND,

    OB-LA-DI OB-LA-DA ? PAS MAL, pas trop compliqué et agréable à jouer. Est-il possible de mettre un curseur sur la tablature pour jouer ensemble ? Je suis toujours en retard !!
    Est-il possible de mettre une vitesse de jeu variable ? En attendant d’obtenir la vitesse de croisière !!

    Bien amicalement,

    Maurice

  • >