Ici, on n’est pas au conservatoire !

Pourquoi les conservatoires vous dégoûtent de jouer de la musique

Un vrai coup de gueule dans cet article : j’évoque les cours dans les conservatoires municipaux, que l’on appelle pompeusement les Conservatoires à Rayonnement Régional.

Un an de solfège sans toucher l’instrument, ça vous dit ?

A la base, les conservatoires de musique et de danse – ou les conservatoires de musique tout court – sont censés former les débutants pour qu’ils deviennent un jour de grands artistes. Alors, pour que leur formation soit la plus exhaustive possible, on prodigue des cours de solfège et de formation musicale en plus des cours d’instrument. Le problème, c’est qu’on vous impose un an de solfège avant d’avoir le droit de toucher le premier instrument, comme si la pratique d’un instrument était réservé uniquement aux élèves studieux qui ont déjà réussi un examen !

Pourtant, quand vous rejoignez une école de musique, c’est bien pour faire de la musique, non ? Pourquoi faire un an de théorie avant de toucher l’instrument ? Pas étonnant que 80% des élèves décrochent et soient dégoûtés à vie du solfège ! Le nombre d’adultes qui me disent : « Je veux bien apprendre l’harmonica, mais je ne veux pas faire de solfège… » Pourtant, le solfège est indispensable car c’est la trousse à outils du musicien. Mais hors de question pour moi de vous bourrer le crâne avec de la théorie : dans la Formation Complète, quand vous faites  du solfège, c’est pour mettre en pratique tout de suite sur l’harmonica ce que vous venez de comprendre. Car c’est bien là le but du solfège : comprendre pour mieux jouer.

Les vieilles méthodes du XVIIIème siècle

Le problème des conservatoires français, c’est que la pédagogie en est restée aux méthodes du XVIIIème siècle. Pas d’harmonica dans les conservatoires ! Trop moderne, l’harmonica : cet instrument date du XIXème siècle, pensez donc ! Éventuellement, on veut bien aborder le jazz, car les jazzmen se sont inspirés de la musique romantique, donc des musiciens classiques. Sans ça… Mais pas de Chicago blues ! Pas de rock non plus… Les années 1950, c’est bien trop récent, voyons ! Et sans doute indécent vis-à-vis de la « grande musique » !

La Formation Complète fonctionne car elle a été fondée sur une autre base : je suis parti de la pratique de l’harmonica et me suis demandé ce que vous auriez besoin de savoir pour jouer de la musique, point. J’ai viré de la méthode tout ce qui n’est pas indispensable. Je ne suis pas en train de vous dire  que je me contente de vous enseigner ce que les pseudo-enseignants appellent « l’essentiel » : au contraire, je vous explique tout dans les moindres détails, mais je ne vous donne pas de cours inutiles ! Tout est dirigé vers la pratique immédiate sur l’instrument puisque c’est de là que je suis parti.

Le plaisir absent des conservatoires

Dans un conservatoire, on vous parle d’interprétation, on vous montre comment servir le compositeur, suivre le chef d’orchestre… On vous oblige à passer des examens et l’on vous récompense d’une médaille quand vous avez fini votre cycle d’études. Mais jamais au grand jamais on ne vous parle de plaisir ! Il faut être sérieux quand on joue de la musique ! Ah, vous ne saviez pas ça ?

Allez donc voir un concert de musique classique en France pour voir à quel point la musique est sérieuse : quand un musicien exécute un morceau avec bravoure, si vous l’applaudissez en plein milieu du morceau, vous vous faites jeter ! Si vous riez au cours de la pièce parce que vous avez trouvé un air amusant, vous vous faites jeter ; si vous applaudissez après la fin d’un mouvement, on vous regarde de haut et on vous fait les gros yeux parce que ce n’est pas le bon moment d’applaudir : il faut applaudir à la fin d’une pièce, pas à la fin d’un mouvement ! C’est un tel protocole que l’on se demande pourquoi certains vont au concert ! Faites ceci, pas cela…

Dans la Formation Complète, le maître-mot est plaisir ! Bien sûr, vous allez devoir travailler pour progresser, mais dans le but de vous faire plaisir. Le côté fun de la Formation Complète avec ses personnages de BD en croisière sur la péniche harmonica a pour seul objet de rendre votre formation encore plus agréable et de vous y amuser. Ne dit-on pas jouer de la musique ?

Qu’allez-vous être capable de jouer en suivant le Formation Complète ?

Cliquez sur le lien ci-dessous pour en savoir plus sur la Formation Complète et écouter des démos de ce que vous saurez bientôt jouer à l’harmonica :

La Formation Complète sans prise de tête !

 

2023-07-31T12:06:54+02:00
  • Je ne dis pas que tous les professeurs des conservatoires ne sont pas à la hauteur.
    J’en ai connu de très bons, à la Bill Evans Piano Academy, par exemple.
    Seulement, ici, contrairement aux conservatoires, je ne mets pas de pression sur les élèves : pas d’examen à passer, pas d’engager annuel et pas la peine de passer du temps à apprendre le solfège avant de toucher l’instrument.

  • Comp dit :

    Je ne savais pas que les conservatoires me dégoûtaient de la musique et m’empêchaient de m’amuser.
    C’est sûrement à cause de mes profs qui ont toujours essayé de me pousser vers le haut et de me dire de plus m’exprimer, que ce soit par le son et par le corps, en me rappelant que ce doit être un plaisir. Oui, la pédagogie est difficile : compliqué de rester sérieux avec un prof qui nous fait des blagues toutes les 10min et qui en même temps nous apprend la rigueur.
    Dans quel conservatoire avez-vous été ?

  • Cher Claude,
    Merci d’avoir pris la plume pour nous relater votre expérience : je suis ravi que vous ayez pu prendre autant de plaisir dans un conservatoire de musique où la notion de plaisir et d’échanges avec les autres musiciens, sans jugement d’aucune sorte, étaient présents au cœur de l’équipe pédagogique ; des valeurs que nous partageons dans notre école d’harmonica en ligne. Cela me rassure que, dans ce pays, nous ayons encore des écoles dignes de ce nom.
    Je constate que vous êtes un mordu de musique : contrebasse, guitare basse, batterie, accordéon, harmonica… Preuve que l’on peut débuter et progresser à tout âge ! Prenez-en de la graine, vous qui hésitez à vous lancer !

  • COLOMAR Claude dit :

    Bonjour. Mon expérience personnelle dément quelque peu votre coup de gueule. Au conservatoire de Saint-Raphaël (VAR), je me suis inscrit à 60 ans pour des cours de contrebasse. Mon premier cours a été la prise en main de l’instrument et de son archet et de jouer les cordes à vide pour comprendre les réactions de l’instrument et apprendre à en tirer des sons corrects. Seulement ensuite, on m’a dit en fin de cours que les cordes étaient MI LA RE SOL et on m’a montré où on avait coutume de les inscrire sur une portée, avec l’explication de la clé de FA. J’ai eu le choix entre un parcours amateur, sans examen, et un parcours qualifiant avec examens (les Cycles). Exactement la même chose pour les cours de guitare basse que je menais en parallèle. Les visites périodiques et parfois surprises du Directeur en salle de cours se terminaient toujours par « prenez du plaisir à jouer de la musique ». Par ailleurs, et avec la contrebasse et avec la guitare basse, j’ai eu la possibilité de participer à des ateliers hebdomadaires de pratique collective, c’est-à-dire, très vite, dès la première année, jouer en groupe avec d’autres musiciens. Il y avait des groupes constitués autour de la musique actuelle (Pop-Rock, Rock’n’roll et variétés, etc.) et aussi autour du jazz (saxo, contrebasse, basse, piano, guitare et chant). Et il y avait aussi, bien sûr, des orchestres classiques. C’est la même chose à NICE (l’antre du Jazz évidemment) et à TOULON. Personnellement J’ai pris l’option « parcours qualifiant », car avec les examens, il y a un objectif qui est très motivant et dont il ne faut pas avoir peur, car à un moment ou un autre, il faut bien montrer ce qu’on sait faire avec son instrument ; c’est ce qui se passe chaque fois qu’on joue sur scène face à un public, sauf à jouer tout seul dans son coin… Je rajoute en plus, qu’à aucun moment on ne m’a fait ressentir que j’avais 60 ans passés. J’ai joué en groupe avec des jeunes de 8 à 10 ans, avec des adolescents et des adultes plus jeunes que moi (tout ça mélangé, pas de notion de niveau dans ces groupes). J’ai même participé à des cours de percussions cubaines où on essayait dès le début tous les instruments jusqu’à trouver celui que l’on préfère, et constitution d’un groupe dit de « batucada », avec prestations en ville chaque fois que c’était possible. J’ai bientôt 70 ans et je viens d’arrêter le conservatoire, car je suis aussi batteur dans un groupe de rock (années 60) et ça me prend de plus en plus de temps. J’en suis aussi à ma 3ème année de cours privé d’accordéon chromatique. L’harmonica a l’avantage de se transporter dans sa poche et bien sûr de jouer avec d’autres musiciens ; c’est ce qui m’attire. Pour en revenir au conservatoire, j’ai eu 10 années de plaisir intense que je conseille fortement à tous ceux qui veulent approcher rapidement la musique. Peut-être que les écoles de musique municipales qui se disent conservatoires n’en sont pas et restent arc-boutées sur un enseignement préhistorique. Il suffit juste de se renseigner avant de s’inscrire.
    Amicalement, à ce soir pour l’Agora…
    Claude

  • Merci de votre témoignage, Amandine.

  • Skydoo dit :

    Bonjour Bertrand,

    Cet article est totalement vrai !
    J’ai arrêté le piano à 10 ans car je n’en pouvais plus du solfège + devoirs à la maison + examens à passer à la fin de l’année. Pour tout ça, à cet âge-là, on a déjà l’école… Ça avait fini par me dégoûter de la musique !
    J’aimais énormément le piano mais dans mon école de musique, il n’était pas possible de pratiquer un instrument seul si on n’atteignait pas un certain niveau de solfège. Il me restait encore 2 ans. C’étaient 2 ans de trop… Je me souviens de ma prof de piano appelant chez mes parents, ne comprenant pas pourquoi j’arrêtais alors que j’apprenais assez vite et que ça avait l’air de me plaire.
    Je lui avais expliqué tout simplement que je ne voulais plus faire de solfège.
    Mais les mentalités évoluent petit à petit, je pense (en tout cas dans cette école-là). Y étant retourné il y a 2/3 ans, j’ai pu en tant qu’adulte prendre des cours de piano sans solfège (chose qui m’aurait été impossible à cette époque). J’en ai discuté avec ma nouvelle prof qui m’a dit que les cours de solfège n’étaient plus du tout comme avant : beaucoup moins stricts et beaucoup plus basés sur le plaisir qu’avant. Il me semble que maintenant, il est possible de pratiquer certains instruments en première année de solfège mais pas tous.
    En gros, vous avez raison. Cette article est très bien. Les mentalités évoluent petit à petit. Vive la musique et surtout le plaisir à faire de la musique ! 🙂

  • 85 ans ! C’est beau de voir des élèves qui restent motivés à tout âge. Moi, ça me touche.

  • Jo dit :

    Bonjour Bertrand,

    Ton mail est toujours intéressant, comme les autres.

    Mais si je me suis inscrit à tes cours gratuits, c’est que je suis conscient de mes faiblesses et que je désirais
    avant tout mieux jouer.
    Tu comprendras qu’à 85 ans, je ne joue que pour moi-même.
    Merci de tous ces conseils que tu nous a prodigués.

    Jo

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