Ah, j'aurais tant aimé... Mais je suis trop vieux !
Voici une question qui revient souvent : "Ne suis-je pas trop vieux pour apprendre à jouer d'un instrument de musique ?"
Aurais-tu aimé jouer du blues, du rock, du jazz, de la musique celtique, des chansons pour enfants, de la chanson française, des musiques de films ?
A partir de quel âge est-on réellement vieux ? A l'apparition des premiers cheveux blancs ? J'ai un ami qui a des cheveux blancs alors qu'il n'a que 20 ans... Est-il vieux ?
A l'apparition des premières rides ? Les fumeurs ont souvent des rides au front... Sont-ils vieux ?
Dès que les premières douleurs articulaires se font sentir ?
En quoi cela t'empêche de te mettre à l'harmonica ?
La peur du changement
Cela fait des années que j'entends des gens se plaindre de ce qu'ils auraient aimé faire...
J'ai connu une femme de 40 ans, secrétaire dans une S.A. d'HLM, qui aurait aimé faire du théâtre. Qu'attendait-elle pour s'y mettre ?
J'ai un ami ex-cadre à la SNCF qui écrivait des pièces de théâtre et aurait aimé en faire son métier. Ah, mais à son âge... Ce n'est pas à 35 ans qu'on peut changer de vie et entrer dans ce milieu...
"Et puis, j'ai quand même un bon poste, qu'arrivera-t-il si je change de boulot et que je ne gagne pas ma vie ?"
Quant aux amis qui auraient aimé prendre des cours de guitare, de piano, de chant ou d'harmonica, j'en ai plus d'un... Ah oui, jouer d'un instrument de musique, ce serait vraiment bien ! Pas forcément pour faire de la scène, mais au moins pour se sentir vivant. "Mais pour ça, je vais devoir y consacrer beaucoup plus de temps que les jeunes, au détriment d'une autre activité et si jamais ça ne marche pas ? Je n'ai plus le temps de perdre mon temps".
En fait, tout ça, ce sont des excuses. Non pas que tu cherches consciemment à éviter de te lancer, mais inconsciemment, tu te trouves des raisons de ne pas agir.
La vérité, c'est que tu manques de confiance en toi.
Ces excuses inconscientes, que l'on se répète intérieurement, sont caractéristiques de ta peur de changer.
Je suis fier d'avoir réussi à convaincre mon amie secrétaire de lui avoir fait franchir le pas de s'inscrire à un cours de théâtre malgré son grand âge - pour se rendre compte qu'elle était loin d'être la seule dans ce cas-là - et d'avoir permis à mon ami cadre SNCF de lâcher son ancien métier pour écrire des pièces de théâtre à succès.
Et je me sens fier quand un "vieux" se met à l'harmonica !
Mon élève la plus âgée a commencé l'harmonica - et l'apprentissage de la musique - à l'âge de...
89 ans !
Elle a arrêté les cours 2 ans après, à l'âge de 91 ans.
Parce qu'elle était autonome.
Et heureuse de savoir jouer d'un instrument qu'elle baladait partout avec elle.
Bravo, Gaétane !
Tu as bien fait de sauter le pas.
Et de ne pas hésiter, malgré ton âge avancé.
Moi, je trouve ça beau.
Bien sûr, je n'ai rien contre le fait qu'un jeune se mette aussi à la musique.
Et des jeunes, ce n'est pas si rare, dans notre école d'harmonica.
Heureusement...
Tout le monde y trouve sa place.
Mais c'est aussi motivant, quand on hésite à se lancer et que l'on s'aperçoit que, finalement, ce n'est pas si difficile.
Même si ça prend un peu de temps.
Sortir de sa zone de confort, qu'on soit vieux ou jeune
Souvent, on n'ose pas sortir de sa zone de confort, parce qu'on imagine que le changement implique de renoncer à sa vie passée, qu'on ne pourra plus jamais revenir en arrière...
Si tu hésites à te lancer, peut-on encore parler de "zone de confort" ? En fait, la zone de confort désigne plus l'habitude que l'on a prise et que l'on a du mal à dépasser, que le sentiment réel de confort.
C'est plutôt la "zone de l'habitude". Et des réflexes inconscients.
Pourquoi s'imposer des contraintes en risquant d'être moins heureux alors qu'on n'est pas si mal que ça ? Mais si on meurt d'envie de jouer de la musique et qu'on n'ose pas le faire, ne devrait-on pas parler de zone d'inconfort, de zone d'insécurité ?
En fait, apprendre à jouer d'un instrument, ce n'est pas renoncer à sa vie, c'est y ajouter un plaisir de plus !
Bien sûr, il va falloir travailler un peu pour parvenir à avoir un bon niveau et se sentir libre de faire passer ses émotions dans sa musique, mais le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?
Même si tu n'es pas sûr d'y arriver, que risques-tu à essayer ?
Jette-toi à l'eau !
"Tout ça, c'est bien beau, me diras-tu, mais en suis-je capable ? Suis-je réellement capable d'apprendre à jouer d'un instrument de musique ? N'est-ce pas trop tard ?"
La meilleure façon de vérifier si tu prends un risque énorme à consacrer un peu de ton temps à l'apprentissage de la musique est de te lancer !
Et de cesser de croire que tu n'es pas fait pour ça, que tu es trop vieux, que tu n'as pas l'oreille musicale ou que tu ne vas pas t'en sortir, parce que tu n'y connais rien en solfège.
Tu sais quoi ? Tout s'apprend !
Déjà, le seul fait de vouloir apprendre, de le vouloir de toutes vos forces, c'est déjà une première étape de franchie, car la motivation éveille ton cerveau, qui va monopoliser les différents zones promptes à te faire progresser, ce qui est excellent pour la mémoire : sache que l'on retient mieux un morceau de musique qui nous plaît, qu'un texte ennuyeux, par exemple.
Ton cerveau va faire des feux d'artifice.
Écouter de la musique rend plus intelligent
Des chercheurs en neurosciences ont découvert récemment que le cerveau fait la fête, quand tu travailles un instrument de musique.
Jouer de la musique permet d'activer plusieurs zones du cerveau, simultanément.
Déjà, écouter de la musique rend plus intelligent.
Je ne te parle pas ici d'entendre de la musique en fond sonore, quand tu fais la vaisselle ou que tu es à table, mais de l'écouter. La différence, c'est que l'écoute active est analytique. Or c'est par l'analyse que surgit la compréhension, même si elle reste intuitive.
Bien sûr, quand on apprend à jouer de la musique de manière structurée, en suivant une méthode, si possible avec un professeur qui te guide, de nombreuses fonctions cérébrales s'en trouvent renforcées.
Du coup, plus on joue de musique, plus on progresse en musique.
Du même coup, on progresse dans d'autres activités, artistiques, sportives ou autres.
Ne seraient-ce que grâce à une meilleure mémoire et une meilleure concentration.
Je me souviens de cette ancienne archéologue qui se plaignait de ses trous de mémoire. Une horreur pour elle qui travaillait dans une bibliothèque spécialisée.
Le simple fait qu'elle se mette de nouveau à lire lui a permis de recouvrer la mémoire.
Que tu lises un roman ou une partition, la concentration, nécessaire à sa compréhension, améliore ta mémoire.
Tout est lié, dans le cerveau : les zones que tu actives ne sont pas indépendantes les unes des autres.
De plus, les scientifiques qui travaillent sur le cerveau ont fait une découverte choquante : les personnes qui apprennent à jouer d'un instrument de musique sont plus intelligentes que celles qui apprendre à peindre ou à pratiquer un sport.
Est-ce à dire qu'un artiste est plus intelligent qu'un sportif ? La science semble nous le faire croire. Non pas que les artistes musiciens en herbe soient plus intelligents au départ que les futurs peintres ou les futurs sportifs.
Mais c'est parce que l'apprentissage de la musique monopolise beaucoup plus de zones du cerveau que dans les autres activités.
On dit souvent que les femmes sont capables de faire plusieurs choses à la fois, parce qu'elles ont un cerveau qui active plusieurs zones simultanément.
C'est tout à fait vrai.
Les musiciens ont aussi cette capacité.
Que ce soient des hommes ou des femmes.
En tous les cas, si tu ne l'as pas encore, Club Harmo va te permettre d'acquérir cette merveilleuse capacité.
La bonne nouvelle, c'est donc que tu vas t'améliorer sur bien des points et pas seulement en musique.
Tu peux activer la traduction de la vidéo en cliquant sur "Sous-titres".
Partir du zéro absolu
Tu es grand débutant, tu n'as aucune connaissance en musique et tu es déjà vieux, semble-t-il.
Tu n'auras peut-être pas le temps de tout assimiler avant le grand sommeil.
Vas-tu maîtriser tout ce que tu auras à apprendre ?
Si tu réussis à aller au bout d'un exercice quotidien, au bout de combien d'exercices vas-tu réussir à jouer ce que tu rêves de jouer ?
Et dans combien de temps ?
Ne vas-tu pas faire tous ces efforts, tous ces progrès pour rien, vu que, dans quelques années, tu ressentiras le poids des ans ?
Ces réflexions nourrissent une peur bien légitime.
Car il est humain de se demander si ce que nous entreprenons n'est pas vain.
C'est une question de bon sens.
Tu te fixes un but, un objectif que tu souhaites atteindre.
Ce mode de pensée n'est pas nouveau.
En un sens, c'est ainsi que tu as avancé dans la vie.
Si tu as eu des enfants, tu as sans doute imaginé la manière dont tu allais t'y prendre pour les élever, dans le but de faire d'eux de futurs adultes épanouis, qui se sentiraient bien dans leur peau.
Sans doute as-tu imaginé un métier pour eux ou les as-tu guidés pour qu'ils se réalisent dans leurs passions.
Un objectif clair, c'est ça qui nous fait avancer.
Le problème n'est donc pas le fait que tu aies un objectif : on ne fait jamais rien pour rien.
Non, ce qui te mine le moral, c'est que l'objectif est mal choisi.
Non pas que je veuille briser ta motivation de bien jouer de l'harmonica un jour !
Bien au contraire, j'aspire à ce que tu puisses te réaliser dans la musique.
Même en amateur.
C'est juste que, si tu as comme seul objectif de jouer des morceaux difficiles, tu vas perdre de vue un autre objectif, beaucoup plus facile à atteindre et qui comblera ta vie, quelle que soit sa date de fin.
Cet autre objectif, c'est le plaisir. Pas seulement le plaisir de jouer un morceau de musique qui te plaise, mais aussi le plaisir d'apprendre.
L'exemple étonnant de Socrate
Sais-tu ce que Socrate a entrepris, quelques jours avant sa mort ?
Il savait qu'il allait mourir, parce qu'il avait été condamné à avaler de la ciguë.
Il s'est acheté une lyre et a demandé à prendre des cours de musique !
Ses disciples lui demandaient, étonnés : "Mais enfin, Socrate, à quoi cela te sert-il d'apprendre à jouer de la lyre, vu que tu sais que tu n'iras jamais au bout ?"
Socrate leur a répondu : "Cela me sert à apprendre à jouer de la lyre".
Autrement dit : "à prendre plaisir à apprendre à jouer de la lyre".
Bon, je vais supposer que tu ne vas pas y passer dans 3 jours.
Je vais supposer aussi que tu n'as pas été condamné à mort.
Que faire pour progresser sans perdre ton temps ?
Travaille ré-gu-liè-re-ment
Je conseille à tous mes élèves de consacrer au moins 10 à 20 minutes d'harmonica tous les jours, si possible une demi-heure.
Au moins 6 jours sur 7.
C'est indispensable si l'on veut progresser efficacement.
Cette régularité imposée n'est pas uniquement liée à l'éducation musicale, mais à toute activité, quelle qu'elle soit.
Car c'est ainsi que le cerveau travaille le mieux.
Pas toujours facile de s'y ternir au début ; mais c'est juste une habitude à prendre.
Bientôt, t'exercer chaque jour deviendra une activité naturelle, comme le brossage des dents.
Peut-être vas-tu me rétorquer : "Où trouver une demi-heure dans mon emploi du temps de ministre ?"
Ou alors : "Depuis que je suis retraité, j'ai tellement à faire, tellement d'activités, comment trouver du temps pour l'harmonica ?"
La bonne nouvelle, c'est que l'harmonica tient dans ta proche !
Tu peux t'entraîner partout !
Et comme le son qui sort de ton instrument n'est pas si fort que ça - beaucoup moins qu'une trompette ou qu'une conversation au téléphone - tu ne dérangeras personne à sortir ton instrument favori.
Au lieu de passer du temps à regarder la télévision dès ton réveil, commence par 10 minutes d'harmonica.
L'après-midi, sur le chemin des courses, en attendant ton bus ou ton train, tu vas encore jouer...
Avant la pause-déjeuner, 5 minutes d'harmonica pour travailler une note ou un effet...
Le soir, entre le JT et le film, tu as encore bien 15 minutes.
Voilà votre demi-heure effectuée !
Retiens bien que pratiquer tous les jours, un peu chaque jour, est beaucoup plus efficace que d'en faire 2 heures une seule fois par semaine.
Que votre travail repose sur l'apprentissage d'un morceau, d'un rythme que tu as découvert dans ta dernière leçon ou d'un essai d'improvisation.
Si tu travailles tous les jours aux mêmes heures, tu vas progresser encore plus vite.
Et ce qui est génial, c'est que tu vas même progresser les jours où - exceptionnellement - tu n'auras pas pu sortir l'harmonica de ta poche.
Ce miracle est rendu possible par une fonction cérébrale que l'on nomme perlaboration.
Et surtout, quel plaisir de progresser, d'entendre de jolis sons que tu produis toi-même...
Tu vas te sentir fier de toi !
Transmets ta passion
L'harmonica est un instrument intergénérationnel : il plaît à tout le monde, aussi bien aux adultes qu'aux jeunes enfants.
Pourquoi ne pas jouer du petit instrument à tes petits-enfants ?
J'ai beaucoup d'élèves qui rêvaient de jouer de l'harmonica, en souvenir de leur grand-père qui leur en jouait quand ils étaient petits.
A ton tour, transmets ta passion pour la musique à tes petits-enfants : non seulement tu vas les ravir par tes airs, mais tu vas aussi leur permettre, plus tard, de nourrir la même passion que toi pour la musique, en souvenir de toi.
Tu peux leur jouer des chants de Noël, des chansons enfantines ou des airs de ta propre enfance.
Quand on est très jeune, on aime aussi avoir des témoignages du passé.
Même si tu n'as pas d'aptitude particulière à enseigner la musique ou que tu n'as pas à cœur de développer une approche pédagogique vis-à-vis de la jeune génération, rien que le fait de maîtriser la pratique d'un instrument et d'en jouer librement peut inciter tes petits-enfants à en jouer, eux aussi. Cela dit, même sans leur donner un cours, tu peux leur expliquer comment fonctionne un harmonica.
Le simple fait d'expliquer une notion te permet d'être sûr de l'avoir bien comprise et assimilée car, quand on enseigne une notion, on ne peut pas rester évasif : on doit préciser sa pensée et répondre aux questions des autres.
Ce faisant, on se concentre sur tous les aspects liés à la notion enseignée, ce qui fait que l'on progresse soi-même.
Bien souvent, les questions naïves de nos bambins nous interpellent et nous forcent à trouver des explications logiques, riches d'enseignement. Ce qui est un bienfait supplémentaire pour ton cerveau.
Au-delà du souvenir ému d'entendre ses parents ou ses grands-parents jouer de la musique, on traverse la vie avec moins d'angoisses : avec la musique, on n'est jamais seul.
Grâce à toi, tes petits-enfants sauront à quoi s'accrocher dans leurs moments de doute ou de solitude.
Comment apprendre l'harmonica quand on est débutant ?
Quelles notions doit-on acquérir pour commencer à jouer du petit instrument ?
Aucune : tu vas tout apprendre pas-à-pas.
En introduction, tu vas découvrir de quoi est fait l'harmonica. Il ne s'agit pas d'un cours théorique, mais d'un cours très pratique, au cours duquel tu vas démonter et remonter l'instrument pour en saisir le fonctionnement.
Ton initiation, dans le tout premier module de cours, est consacrée à l'imitation des trains à vapeur : c'est amusant à faire et ça ravit aussi bien les enfants que les adultes. Tu vas constater que ton apprentissage est d'abord rythmique, avant d'être mélodique.
D'ailleurs, historiquement, le rythme a précédé la mélodie.
Pas besoin d'y passer des années : tu seras rapidement à l'aise.
Est-ce que tu vas avoir besoin de matériel ?
Oui, mais seulement pour démonter et remonter ton instrument.
La bonne nouvelle, c'est que ce n'est pas du matériel très onéreux et il y a fort à parier que tu l'as déjà chez toi.
Par contre, pas besoin de métronome pour ce premier mois de cours : tu suis suivez le modèle ; tu apprends des phrases musicales et tu peux même en inventer d'autres.
Amuse-toi !
Allez, ça te dit d'en savoir plus sur Club Harmo ?
Surtout « dans » la bouche : revoyez mon cours offert sur l’embouchure pour ne pas vous entraîner à l’embouchure cule-de-poule (ne faites pas les erreurs que j’ai commises lorsque j’ai débuté l’harmonica).
Très encourageant de vous lire ainsi. Le cheminement se fait lentement mais sûrement… Et pas droit à l`erreur entre ce que l`on veut et ce que l`on veut vraiment… Merci en tout cas pour cette approche imprégnée de vérité, d`espoir…
De toute manière, je commençais à déprimer à écouter régulièrement les infos… Sans se mettre la tête dans le sable, autant un harmonica sur la bouche !